La laïcité n’a rien à craindre de la croix de Quasquara

La justice vient d’ordonner au maire de Quasquara de retirer la croix érigée à l’entrée de son village. Cette décision suscite, pour beaucoup d’entre nous, une profonde incompréhension.

Assumer et protéger nos racines chrétiennes, ce n’est pas renier la République.

Il s’agit de reconnaître, avec sincérité, ce que nous sommes, ce que l’Histoire a façonné, ce que nos villages portent encore dans leurs pierres. Nos églises, nos processions, nos croix plantées le long de nos routes ne sont pas des marqueurs d’exclusion, elles racontent une histoire commune, elles rassemblent et apaisent.

Lorsque Sa Sainteté le pape François nous a fait l’honneur de sa visite en décembre 2024, Ajaccio et toute la Corse ont offert au monde l’image d’une laïcité apaisée : des milliers de personnes, croyantes ou non, rassemblées dans la sérénité, la joie et le respect. Ce fut un moment de ferveur, mais aussi un grand moment d’unité et de concorde.

À une époque où tant de repères se brouillent, où les fractures se creusent, je demeure convaincu que la mission d’un maire ne réside pas dans la contestation de ces repères qui, en Corse, demeurent vivants et fédérateurs, mais de construire du sens pour l’avenir.

En Corse comme partout ailleurs, il est des combats autrement plus urgents que celui d’une croix installée à l’entrée d’un village.

Car la laïcité n’a rien à craindre de la croix installée à l’entrée du village de Quasquara. Mais elle a beaucoup à perdre si elle devient synonyme d’amnésie et de renoncement.

Si défendre la laïcité, c’est défendre la liberté de tous, alors n’oublions pas qu’elle inclut aussi celle d’honorer nos racines et de protéger notre patrimoine, matériel et immatériel.

C’est cette laïcité apaisée, fidèle à notre histoire et résolument tournée vers l’avenir que je continuerai à défendre, ici à Ajaccio comme partout sur notre territoire.

J’apporte mon soutien au maire de Quasquara et à son conseil municipal.

Stéphane Sbraggia