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Blocages des conducteurs de la Muvitarra : une conviction et une vérité pourtant simples.

On se plaît parfois à rappeler ce que furent, dans l’histoire contemporaine, les grands moments du syndicalisme : ces avancées décisives qui ont façonné notre société, la réduction du temps de travail, les congés payés, la protection sociale, la reconnaissance des droits collectifs, la dignité au travail…


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Autant de conquêtes qui avaient pour vocation première d’élever la condition humaine et d’améliorer la vie du plus grand nombre.


Ces victoires sociales avaient une chose en commun : elles plaçaient toujours l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers et reposaient sur une conviction assez simple :

on ne gagne jamais durablement contre le peuple.

Rien n’est plus éloigné de cette filiation que ce que l’on observe aujourd’hui.


Qu’une ville soit paralysée un matin, passe encore ; que ses axes routiers soient asphyxiés, l’un après l’autre, dans une sorte de ballet obstiné du refus, pouvait, à la rigueur, relever d’une forme de tradition contestataire.


Mais que l’on envisage à présent, sans ciller, de prendre en otage ce que la saison porte de plus doux, le coeur de ville et l’esprit de Noël, affublé d'une cagoule : voilà qui constitue un saut qualitatif dans l’absurdité.


Il fallait un certain génie pour transformer une revendication en un acte de communication si radicalement contre-productif qu’il en devient, à sa manière, un cas d’école.


Et comme si l’accumulation des refus ne suffisait pas, il fallut encore y ajouter le recours systématique au blocage : blocage des bus, blocage des usagers, blocage de la ville.


Le tout enveloppé dans l’espoir, manifestement mal fondé, que la population applaudirait à ce spectacle d’immobilisation générale.


Étrange conception de la négociation sociale, qui semble postuler qu’on obtient l’adhésion d’un peuple en l’éprouvant jusqu’à la corde.


Car les Ajacciens, eux, voient la réalité sans fard.

Ils voient les blocages, répétés, illégaux, qui ne défendent aucune cause mais sapent, lentement mais sûrement, ce qu’il reste de confiance dans le service public.


Il faut, de toute évidence, s’obstiner à ne rien entendre pour persister à présenter la CAPA comme un adversaire, alors qu’elle demeure l’unique partie à avoir, jusqu’ici, oeuvré pour préserver les emplois, le service public de transport et l’intérêt général.


Ce qui se joue aujourd’hui dépasse largement le cadre du dialogue social : c’est un test grandeur nature, une sorte de miroir tendu à une(des) délégation(s) qui peine(nt) à comprendre une vérité pourtant simple :

on ne gagne jamais durablement contre le peuple.

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