Finances de la Ville : 111M€ investis sans augmenter les impôts
Dernière mise à jour : 13 févr. 2020
Les finances publiques sont un domaine complexe, qui fascine les uns, effraie les autres et surtout, cristallise tous les clivages politiques. En cette période pré-électorale, où l’on commence à entendre tout et son contraire, l’équipe de Laurent Marcangeli propose aux Ajacciens d’appréhender le bilan financier de la Ville d’Ajaccio avec clarté, débarrassé du jargon qui le rend parfois un peu inaudible. Tous les éléments qui vous sont décrits étant publics, validés par le « Contrôle de Légalité » et vérifiables ici, chacun sera désormais en mesure de se faire sa propre opinion, en toute connaissance de cause...
Démonstration.
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2014 : L’HEURE DE FAIRE LES COMPTES
À notre arrivée aux responsabilités, passée l’euphorie toute mesurée d’une victoire que nous irons chercher par deux fois, nous sommes tous conscients des responsabilités qui nous incombent, notamment à l’heure de « faire les comptes » de la mandature précédente.
Un train de vie hors de contrôle
Le contexte n’est pas tout rose : Ajaccio est au bord de la faillite ! La Ville a d’ailleurs recours à l’emprunt dès le premier euro dépensé (pas de trésorerie disponible, épargne négative, explosion de la dette...). Un audit financier et RH est alors mandaté en urgence auprès d’un organisme indépendant, pour clarifier une situation extrêmement préoccupante : les recettes de la Ville d’Ajaccio stagnent, tandis que ses dépenses ne cessent de croître. Comme pour n’importe quel foyer : à dépenser plus que ce que l’on gagne, la situation devient rapidement critique !
Il nous faut vite redresser la barre, pour assurer l’exercice des missions de service public de l’institution dans de bonnes conditions, mais aussi et surtout, être en mesure de porter les projets d’envergure promis aux Ajacciens. Notre première mission est donc celle d’apprécier la pertinence de certaines dépenses, de faire la « chasse au gaspillage », pour redéployer nos ressources vers un horizon plus stratégique : la transformation urbaine de notre ville, « Ajaccio 2030 ».
Le train de vie de la mairie a baissé de 3M€ depuis 2014.
Il nous faut absolument être en mesure de soutenir et d’asseoir nos ambitions pour Ajaccio, tout en restant réalistes et en misant sur le développement durable de nos projets. De ce constat est notamment né le « Contrôle de gestion », un service interne à la mairie dont le rôle est de chercher à optimiser nos dépenses et nos recettes, afin que nous exercions nos compétences au meilleur coût possible, sans obérer la qualité du service rendu. Une autre cellule interne est créée : la Direction des Affaires Européennes et Internationales, qui travaille, entre autres, à la recherche de financements européens.
En 2018, le coût par habitant des charges à caractère général est inférieur aux communes comparables (217€/habitant contre 294€/habitant au niveau national).

Emprunts toxiques
Lors des mandatures précédentes, la Ville a souscrit des crédits à taux fluctuants : elle était donc à la merci de prêts bancaires dont le taux d'intérêt variait dangereusement à la hausse et fragilisait les finances de la Ville. Il nous était inenvisageable de conserver une telle dépendance aux marchés et de laisser cette « épée de Damoclès » au-dessus de la tête de chaque Ajaccien. La Ville a donc renégocié ces emprunts dits « toxiques » pour se débarrasser de toute forme d’oppression sur ses finances et retrouver un peu de crédibilité auprès des organismes prêteurs. Comme pour tout citoyen, les banques se méfient des comptes empêtrés dans des maquettes financières hasardeuses et ne prennent aucun risque sur le remboursement de sommes aussi importantes.
Économies réalisées : 2,7M€ entre 2014 et 2018
Baisse des aides de l’État
Dans le même temps, l’État lance une grande réforme de réduction de ses contributions aux collectivités territoriales : si au départ, il ne s'agissait que d'un « gel » de ces subventions, les baisses sont ensuite devenues très franches à partir de 2014 (– 11 milliards d’euros au niveau national).
Ajaccio n’y coupe pas : sa « Dotation Générale de Fonctionnement » (DGF) passe de 13,6M€ en 2014 à 9,4M€ en 2018, soit une perte sèche de plus de 4M€ durant notre mandature... et bien entendu, les mesures d’anticipation n’avaient pas été prises par l’ancienne municipalité !
Baisses : 10M€ cumulées entre 2014 et 2018
FAIRE LA LISTE DES PRIORITES
Le contexte bien établi, nous avions parfaitement conscience de nos contraintes. Comme pour tout budget, il nous a donc fallu faire des choix. Nous avons mis fin, ou en sommeil, un certain nombre d’opérations insoutenables financièrement. L’exemple le plus emblématique restant la dénonciation du contrat du parking QPark. Outre le sacrifice des quais napoléoniens, la Ville aurait dû encore dépenser 17M€ pour assumer ce contrat, générant par ailleurs un déficit de 15M€ et contraignant la commune à augmenter les impôts. Enfin, les recettes générées par les 2 parkings (Campinchi et Diamant) pendant 34 ans rentraient intégralement dans les caisses du fond de pension hollandais... tandis qu’aujourd’hui les recettes sont réinvesties pour les Ajacciens (ce sera plus de 27M€).
Sauver le PRU
Mettre de l’ordre dans les investissements : tel était notre premier objectif. Mais c’est une autre urgence qui est venue s’imposer à nous. Nous nous sommes aperçus que la maquette financière du PRU (Programme de Renouvellement Urbain, autrement dit les travaux des Cannes et Salines) n’était pas consolidée. Dans l’urgence, nous avons ardemment travaillé à son rééquilibrage, afin de redonner à la commune les moyens de respecter ses engagements vis-à- vis des autres partenaires du projet...
Ne pas toucher aux impôts !
Laurent Marcangeli, en sa qualité de candidat, s’y était engagé: élus, nous n’augmenterions pas la pression fiscale sur les familles ajacciennes. Nous nous sommes donc privés d’un levier de recettes important, tout en concédant de gros efforts de gestion au sein de l’administration (ex : plus de 500 000€ d’économies sur les fêtes et cérémonies, plus de 150 000€ sur les frais de télécommunications, économies d’énergies de plus de 200 000€...) tout en contrôlant ses dépenses (ex : la Ville payait 400 000€ de factures d’eau et d’électricité à des tiers, louait des locaux inoccupés...).
Autre travail important : l’actualisation des tarifs de l’occupation du domaine public, dont l’arbitrage était jusqu’alors particulièrement anarchique et inéquitable en fonction des secteurs...
PASSER A L’ACTION
Entre 2014 et 2020, la plupart des villes de même taille ont augmenté les impôts et baissé leurs investissements pour faire face à la « douche froide » de la baisse des Dotations de l’État. De son côté, Ajaccio a fait l’exacte inverse. Mise au régime sec, la Ville s’est très bien adaptée et, grâce à une gestion rigoureuse de ses finances, elle a réussi à soutenir son ambitieuse politique d’investissements.